Malte, mirage d'un Eldorado
Sur
l’île de Malte, située au centre de la Méditerranée entre la Sicile et les
côtes d’Afrique du nord, on ne
sait passer une journée sans entendre le bruit des marteaux piqueurs et des
bulldozers. Dans le ciel, les grues se déploient,
telles des géants de fer sur les différents chantiers de la ville. En réponse
au boom immobilier occasionné par l’afflux touristique, des immeubles fleurissent un peu partout sur l’archipel. Avec un taux
de chômage variant entre 3 et 4 %, les opportunités
d’emplois ne manquent pas sur la petite île de 500 000 habitants. De par sa
proximité avec la Sicile, de nombreux
migrants d’Afrique subsaharienne ayant obtenu un titre de séjour en Italie, viennent
tenter leur chance à Malte.
Afin
de subvenir aux besoins de sa famille, Adamou a quitté le Niger en 2015, direction l’Europe. Laissant derrière lui sa
femme et son enfant, il a transité par l’Algérie, la Libye, avant d’arriver fin
2017 en Italie. Mais la dureté de la vie en Italie, est bien éloignée de l’Eldorado
qu’il s’était imaginé. Après plus de 2 ans, sans aucune perspective
professionnelle, il décide, sur le conseil de quelques camarades, de se rendre
à Malte. Son titre de séjour italien ne
lui permettant pas d’obtenir un permis de travail, c’est vers le marché
informel qu’il va se tourner. Le travail
au noir est très répandu sur l’île, principalement dans le secteur de la
construction et de l’Horeca. Néanmoins, la vie sur le plus petit Etat de
l’Union européenne (316 km2) reste très compliquée pour ces migrants
illégaux. Entre l’irrégularité du
travail et les marchands de sommeil leur louant des habitations insalubres à
des prix exorbitants, aucun d’eux ne sait de quoi demain sera fait.